SPACEMOBILE (J06): Les montagnes russes…
Le jour 6, ce samedi 16 janvier 2016, fut le plus long et le plus pénible du périple routier. Sur papier (donc dans Google maps!), on me disait 9h de route en conditions normales. J’ai quitté Banff vers 14h et je suis arrivé à mon logement de Kitsilano à 2h am…. un autre 12h passé dans ma voiture… avec plusieurs arrêts courts.
Mais c’est en après-midi que j’ai fait une grosse crise existentielle. Geneviève l’a vécue « live », elle à qui j’ai pleuré ma vie au téléphone… lui disant que je m’ennuyais (vrai), que j’avais tout détruit, que je me demandais ce que je faisais là, exténué sur une route montagneuse pas facile, enneigée, glissante, avec des moments de soir où je perdais littéralement la vue du devant parce que dépassé par un poids lourd… etc.
Tout ceci a été déclenché par un bête incident dans le stationnement (un garage) de l’hôtel que je quittait à Banff. L’auto était littéralement collée sur un poteau de ciment… j’ai par mégarde absolue (et fatigue!) fait un mauvais mouvement et je l’ai endommagée sur la portière du chauffeur. Oui, ce n’est que de la tôle, mais pour moi elle était devenu le symbole d’une transition jusque là sans faille. Je venais de perdre le contrôle, et dans un garage en plus. Mon Élantra est devenue par défaut la complice matérielle #1 de mon voyage… et elle m’a rendu un excellent service. Pas grave, j’en suis revenu… et je vais simplement la faire réparer. Je ne veux pas penser à ce moment à chaque fois que je vois mon auto… et, peut-être parce que j’ai un côté un peu bébête… mais mon auto, je l’aime impeccable. Bref… bien mauvaise façon de commencer une journée… fatigué en plus et avec un objectif clair de me rendre à ma destination ultime. Merci Geneviève (ma complice ultime) pour avoir identifié la cause de mon malheur de la journée xxx!
Vers 1h du matin, en descendant l’autoroute 5 vers Vancouver, en plein noir et en pleine montagnes… j’étais exténué. Voici ce qu’on en dit (j’ai vu ça après coup):
If you are driving in the winter, note that sections of the highway between Lake Louise and Revelstoke may be blocked by heavy snowfall or avalanche, possibly delaying your trip by 24 hours or more. The Icefields Parkway (Hwy 93, Lake Louise-Jasper) is open in the winter, but it should be driven only by people experienced in mountain driving and in winter driving, owing to the comparatively light traffic, the much smaller number of settlements along the route (basically just one stop, near the halfway point), the challenging mountain route, and the higher risk of avalanches compared to the Trans-Canada; the road can be closed for as much as three days. (lien vers la source)
Ouf!
Mais dès lors, lorsque la route s’est mise à descendre et que la neige s’est transformée en pluie, puis en route sèches car il n’a pas plu beaucoup depuis mon arrivée… je voyais les degrés Celcius descendre sur mon tableau de bord et puis… et puis…
- La route est devenue lisse et en parfait état (comme c’est presque partout le cas ici)… et s’est élargie à 5 voies. Max permis: 120km. J’ai poussé l’accélérateur avec joie… j’approchais du but.
- En m’approchant de Vancouver, dans la banlieue de Burnaby, j’ai aperçu (à 1h30 am) des «Skytrains» passer… comme si j’arrivais dans une ville du futur. La vérité, c’est que j’arrive d’une ville dont l’avenir est bureaucratisé à l’os et donc où le futur est en retard! Là, mes pensées se sont transformées en « ENFIN! »
- Puis, finalement, mon arrivée dans la ville, direction mon quartier d’accueil (Kitsilano) que je ne connaissais pas avant (je suis venu à Vancouver en 1986 pour l’Expo, puis dans les années 2005-07 pour mon ancien travail et à l’été 2014 pour venir voir mon amie Patricia, qui habite l’île).
À chaque fois, même impression: j’aime cette ville, ses gens, son rythme, son côté avant-gardiste, son côté urbain bien développé autant que sa campagne incroyabe à proximité.
Il faisait 7 degrés quand je suis arrivé sur Trutch Street, et le digicode pour ouvrir la porte de mon studio a bien fonctionné…. soulagement! Et que dire de ma «reconnection» avec cette ville unique vécue en ce dimanche!
Je suis enfin arrivé à destination, après 72h dans ma voiture et dans des endroits qui ne me ressemble pas (tout entre Montréal et Banff en fait)… et je suis heureux et fier.
Quoi, j’ai dit ça, moi?
Spacejf
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