Salutations!

Regina, Saskatchewan*, tout juste après avoir franchi plus de 3000 km d’inconduite, dont 2000 km dans le noir absolu et dans des conditions qui, je l’ai réalisé aujourd’hui, me sont beaucoup plus favorables dans l’extrême car elle me maintiennent dans un état éveillé. Ce qui ne fut pas le cas durant cette dernière journée à rouler sur le plat pays, comme chantait Brel.

*Note éducative: Saviez-vous que les habitants de la Saskatchewan s’appellent des Sasquatchewies?

**Note éducative II: Saviez-vous que ce qui précède est de la pure invention de ma part?

En effet, Ayant profité d’un peu de « semi-repos » après une nuit blanche à me demander ce que je faisais là, j’ai pris une douche, embarqué dans ma voiture qui, au passage, est impeccable de conduite. D’ailleurs, je réalise que lorsque je la mettrai à vendre par contre, je ne pourrai jamais écrire « jamais sortie l’hiver » dans les arguments de vente. Au fait… est-ce vraiment un argument de vente ça? Car avec le froid qu’il fait ici, ça devient un prétexte pour en inventer un nouveau:  « Bien conservée grâce à l’hiver »!

Bref, dès ma sortie de Winnipeg, j’embarquais sur la 1 et je me disais « Enfin! des voies doubles qui ne se croisent pas! Enfin! J’ai survécu à la pire portion de route qui m’ait été donné de rencontrer! »…. (Pour vrai.)

… Mais après des km et des km de droiture si droite qu’elle ferait envier (admettons que c’était des êtres vivants capables de le faire là… excusez-moi il est tard)… les niveaux Rona® ou même ceux de Canadian Tire®; après, donc, des km et des km et des km et des km à voire se transformer lentement tes perceptions sur une route qui ne change pas de « pattern », où tout devient partie intégrante d’un flou global dont les minutes se comptent en heures… tu finis par te poser des questions fonda-mentales comme celle-ci, survenue environ au km 347  et dans un état semi-végétatif: « Est-ce mon auto qui roule vite sur le bitume ou est-ce plutôt le bitume qui passe vite sous mon auto? » Je blague à peine… cette route là dans les prairies est unique… elle te laisse dans un état particulier après un certain temps (j’y ai été 5h45 aujourd’hui et je ne m’en peux plus d’attendre d’y passer un autre 8h demain.

Je propose donc une motion pour la renommer l’autoroute « Transe-Canadienne ». Quoique transe et canadien/ne, ça cloche. Ben non voyons, on a le plusse beau et le plusse grand (voire interminable) pays du monde!…

Ah oui et ici dans l’Ouest, devinez quel est le type de véhicule le plus populaire?

Bingo! Le même gros pick up / SUV qui pollue l’air de Vancouver vers l’Est, cumulant des toxines assez puissantes pour qu’un coup rendu à Montréal, ce même air là te fait halluciner des cônes oranges partout.